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Culpabilité, quand tu nous tiens!

Culpabilité, quand tu nous tiens!

 

 

      C'est de notoriété publique: la mère est toujours coupable. On a beau faire, on a beau dire, on ramène toujours la faute sur la mère. Mais ce ne sont pas que les psys, c'est tout un chacun, qui, lorsqu'un enfant a un souci, s'interroge d'abord sur la maman. Et quand je dis "tout un chacun" je sous-entend, en tout premier lieu, la mère elle-même! Et oui, il semblerait que maternité va de pair avec culpabilité: culpabilité quand on arrive pas à tomber enceinte, culpabilité s'il y a un souci pendant la grossesse, culpabilité parce qu'on se demande si l'on a fait ce qu'il fallait quand il le fallait, culpabilité d'être trop autoritaire ou pas assez....Coupable, coupable,coupable!

      

       C'est ainsi que sans cesse, nous nous torturons l'esprit de mille et unes interrogations qui n'ont peut-être pas toujours lieu d'être mais qui pourtant nous turlupinent. Le temps passe, les enfants grandissent  et nous portons autour du cou le chapelet de nos petites (ou grandes) culpabilités maternelles, revenant regulièrement dessus pour s'auto-flageller.

Je dis ça, mais bien sûr vous vous en doutez, ce n'est pas en critique mais plutôt en connaissance de cause.

 

        Oui, mon chapelet  à moi commence aussi à être long. Pour mon petit Mr Bêtise par exemple, ce second que je n'attendais pas, en tout cas, pas si tôt. Rien que pour lui, je plie sous le poids de "mes fautes". D'abord parce que j'ai failli le perdre en tout début de grossesse et j'étais entre déception et...soulagement! Paf, ça commence, je m'en suis voulue de penser, de souhaiter ça. Puis je me suis retrouvée alitée, en hospitalisation à domicile: j'avais du mal à l'aimer cet enfant. C'est la première fois que je m'autorise à l'exprimer clairement,vous imaginez. Oui, je le portais, il allait bien même si la grossesse était difficile. Je voulais la mener à terme, je m'inquiétais pour lui et en même temps, cette grossesse me pesait, je me sentais mal et je n'arrivais pas à me sentir déborder d'amour, comme pour mon aînée.

       L'accouchement s'est parfaitement déroulé, sans douleur, à terme, contrairement à ce que l'on pouvait attendre, puisqu'il devait naître prématuré. Mais voilà, il naît et il hurle! Il est là, sur moi, il tète un peu et se remet à hurler et je ne peux le calmer. Plus de deux heures durant, attendant dans la salle de travail, mon bébé...ou plutôt mon alarme à incendie hurlant contre moi...Et voilà, ce peau à peau me pèse. Je lui parle, le berce, le caresse, avec plaisir mais il hurle toujours alors ça m'agace! Je suis fatiguée, je voudrais qu'il s'arrête. Je n'ai pas réfléchi, à peine de retour dans ma chambre, seule avec mon petit loup hurlant, je demande qu'on le mette à la pouponnière...C'était sa première nuit...ses premières heures hors de moi, de la chaleur de maman....Je l'ai mis en pouponnière! Pour certaines, c'est insignifiant, pour moi, c'est une horreur! Jamais je n'aurai accepté ça pour ma grande mais pour lui, je l'ai fais!

       Les premiers mois n'ont pas été de tout repos: déprimée, une relation de couple complétement chamboulée, et un bébé qui pleure, pleure, pleure toutes les nuits...des heures durant.

 

       Il a deux ans et il y a encore pas très longtemps, il pleurait encore la nuit, juste pour me voir, m'entendre...et cette impression de l'avoir abandonné la première nuit qui me tourmentait toujours, deux ans que ça dure! Je me dis que, lui aussi peut-être cela le tourmente. Comme une peur primaire, la 1ère de sa vie...maman me couche ailleurs et me laisse et si elle ne revenait pas. Cette peur qu'ila eu sa première nuit, ses premières heures de vie. Et si, c'était ça qui l'empêchait de dormir tout une nuit?

       Cela peut vous paraître bête mais pour enfin mettre fin à mes tourments et peut-êt aux siens, je n'en savais rien, je lui ai parlé. Un soir, avant d'aller au lit, je lui ai expliqué ce que je ressentais par rapport à tout ça et que, je supposais que cela avait sûrment un lien avec ses problèmes de sommeil. Je lui ai dis aussi que malgré des débuts difiiciles, je l'aimais plus que tout et que jamais je ne l'aurais abandonné.

Lui, qui n'écoute jamais rien, qui rigole dès qu'on lui parle, à mon grand étonnement, ce soir là, non. Il m'écoutait avec grand sérieux, son regard plongé dans le mien. Et depuis, il dort "comme un bébé".....Grasses matinées!

 

        Alors, après, bien sûr, on peut penser ce qu'on veut: suis-je aller chercher midi à quatorze heure et que tout ceci n'est qu'un concours de circonstances ou avions-nous réellement  besoin de cette mise au point? Le traumatisme de la naissance? Les premières heures de vie peuvent-elles laisser des traces indélébiles?

 

       Je ne sais pas mais quoiqu'il en soit, j'ai passé deux ans à me sentir coupable +++ et lui à ne pas dormir et voilà, une fois que les mots sont mis sur le malaise, tout semble rentrer dans l'ordre.

 

       Voilà, ma petite histoire, même si ce n'est pas la seule que j'aurais pu vous trouver concernant la culpabilité. Mais voilà, certaines choses pouvant paraître anodines, prennent, pour une maman, une ampleur parfois démesurée. On les aime, on veut leur donner toujours le meilleur, on ne veut s'autoriser à faiblir, à être dans l'erreur, pourtant, on ne peut l'éviter parfois...

       En tout cas, je me dis que si l'on se sent sans cesse coupable c'est parce que l'on se remet sans cesse en question parce que l'on a une réelle envie d'être de bonnes mamans.



18/03/2012
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